Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Musique quand tu nous tiens...

Musique quand tu nous tiens...
  • Ben voila, je suis une passionnée de la musique en tout genre, mais surtout classique, j'ai crée ce blog pour y mettre des instruments ou des compositeurs que j'aime particulièrement beaucoups!! Bonne visite a tous!!
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Musique quand tu nous tiens...
19 juin 2006

Debussy

c00000025

Au Conservatoire de Paris, où il entre à l'âge de dix ans, Debussy suit les cours de Marmontel (piano), Lavignac (solfège), Durand (harmonie), puis Guiraud (composition) et obtient le Grand Prix de Rome en 1884 avec la cantate L'Enfant prodigue. Entretemps, il avait été engagé comme pianiste par la baronne Von Meck, la protectrice de Tchaïkovsky, avant de rencontrer Madame Vanier et d'en devenir l'accompagnateur. De retour à Paris, il compose La Damoiselle élue, se lie avec les poètes symbolistes, découvre les Impressionnistes et les musiques d'Extrême-Orient. Atmosphère et couleur prennent dans ses oeuvres le pas sur les structures formelles. C'est l'époque des Ariettes oubliées, de Fêtes galantes et de la Suite bergamasque. En 1894 est créé à Paris le Prélude à l'après-midi d'un faune, partition novatrice qui connaît un grand succès. Tout en travaillant à Pelléas, Debussy crée ensuite Les Chansons de Bilitis, les Trois Nocturnes, et, pour le piano, les Estampes. Cette «première période», que l'on peut qualifier d'impressionniste dans la mesure où les contours mélodiques semblent s'y estomper dans une mosaïque de sensations, se clôt avec le scandale de la création de Pelléas et Mélisande (30 avril 1902). Si elle divise profondément la critique, l'oeuvre place Debussy au premier rang des compositeurs français.

Achevée et créée en 1905, La Mer, «la» symphonie de Debussy est attaquée avec plus de violence encore par le milieu musical officiel. Mais la profonde originalité de l'oeuvre aura une grande influence sur la génération suivante. Suivent Images, autre tryptique symphonique dans lequel chatoient les rutilantes couleurs d'Iberia, les deux livres des Préludes et les douze Etudes pour le piano, le ballet Jeux, En blanc et noir, ou le Martyre de saint Sébastien, «mystère» d'après D'Annunzio, trop méconnu. Dans cette deuxième période éclate la modernité d'un style qui semble s'être affranchi de toutes les conventions formelles antérieures et Debussy fait de plus en plus figure de chef d'école. Mais dès 1910, sa santé se détériore. Il doit renoncer à de nombreux projets. Ses dernières oeuvres, en particulier les sonates, sont créées pendant la guerre, dans un climat de réaction nationaliste auquel lui-même ne reste pas étranger. Terrassé par le cancer, Debussy meurt à Paris le 25 mars 1918, dans l'indifférence générale d'une ville bombardée par la «Grosse Bertha». De son second mariage, Debussy (qui eut une vie sentimentale tumultueuse) avait eu une fille, Claude-Emma dite «Chouchou», dédicataire de Children's Corner.

La musique de Debussy est aux antipodes du post-romantisme et du wagnérisme alors en vogue en Europe. Le développement traditionnel est abandonné, les thèmes fragmentés. La couleur et la sensation prédominent (souvent violentes : rien de plus faux que l'idée d'un Debussy flou ou vague ; son dessin est toujours net et sa musique puissamment sensuelle), la dissonance s'émancipe. L'influence des traditions exotiques (gamme pentatonique, gamme par tons entiers...) est considérable. Enfin, dans cette oeuvre exigeante, si l'expérimentation prime, le résultat n'est jamais inférieur à la pensée ; harmoniste extraordinaire, excellent pianiste, orchestrateur d'exception, Debussy était aussi un artisan de la création musicale au sens fort du terme. Avant Stravinsky et Bartok, il est l'un des grands émancipateurs de la musique occidentale.

Publicité
Publicité
19 juin 2006

Ravel

c00000077

Né au Pays basque, pays de sa mère, Maurice Ravel a des ascendances savoyarde et suisse du côté de son père, homme avisé qui suit attentivement l'éducation artistique de l'enfant. Entré au Conservatoire de Paris en 1889, à l'âge de quatorze ans, le tout jeune homme y bénéficie, notamment, de l'enseignement de Gabriel Fauré, qui décèle en lui «une nature musicale très éprise de nouveauté, avec une sincérité désarmante». En 1901, sa cantate Myrrha lui vaut un second prix au Concours de Rome. Mais son modernisme et ses dons exceptionnels lui valent aussi l'inimitié des traditionnalistes, comme Théodore Dubois, directeur du Conservatoire de Paris, qui ne voit en lui qu'un «révolutionnaire» osant admirer Chabrier et fréquenter Satie !

En 1905, Ravel est déjà très connu. Ses premières oeuvres (Menuet antique, Habanera, 1895 ; Jeux d'eau, 1901 ; Quatuor en fa et Schéhérazade, 1903) ont été remarquées et discutées. C'est entre 1905 et 1913 qu'il composera l'essentiel de son oeuvre. En 1910, il est l'un des cofondateurs de la Société musicale indépendante (S.M.I.), créée pour s'opposer à la très conservatrice Société nationale de musique, contrôlée par Vincent d'Indy. Si les Valses nobles et sentimentales et L'Heure espagnole, montée à l'Opéra-Comique en 1911, passent relativement inaperçues, ce n'est pas le cas de Daphnis et Chloé, créé aux Ballets russes en 1912 sur une commande de Diaghilev, une chorégraphie de Fokine, avec Nijinski, Karsavina et Pierre Monteux au pupitre.

Viennent ensuite ses Trois poèmes de Stéphane Mallarmé, composés sous l'influence de Stravinsky qui lui fait découvrir ses propres Poèmes de la lyrique japonaise et le Pierrot lunaire de Schoenberg. La guerre met un terme provisoire à cette intense production, après le Trio pour piano, violon et violoncelle (1914) et, alors qu'il vient d'être démobilisé, le Tombeau de Couperin (1914-1917), dédié à ses amis morts au combat. Il ne se remettra activement à la composition qu'en 1919, reprenant son projet de La Valse, qui ne sera créée qu'en 1928. Son style évolue, à la recherche d'un art plus dépouillé, comme l'atteste sa Sonate pour violon et violoncelle (1920-1922), manifestation extrême de son renoncement aux charmes harmoniques, ce qui n'empêchera pas les oeuvres de sa dernière période, L'Enfant et les sortilèges (1925) ou les deux Concertos pour piano et orchestre (1929-1931), de libérer un lyrisme et une imagination stupéfiants, quoique maîtrisés. Après deux tournées de concerts aux Etats-Unis (1928) et en Europe centrale (1931), Ravel peut constater quelle est sa célébrité à l'étranger. Dès 1933, il ressent les premières atteintes de l'affection cérébrale qui l'emportera en 1937, après une vaine intervention chirurgicale.

L'oeuvre de Maurice Ravel est aujourd'hui unaniment admirée pour son lyrisme et sa féérie, la perfection de l'écriture et de l'instrumentation, la maîtrise de ses paroxysmes, l'équilibre subtil entre la limpidité et la sensualité, ses «frottements de chatte amoureuse» dont parlait Vuillermoz. Ravel, qui trouve sa liberté dans la discipline, a assoupli et enrichi le langage harmonique de son époque, recourant aux modes médiévaux, aux échelles défectives de l'Extrême-Orient, mais sans rompre avec le système tonal.

19 juin 2006

Richard Wagner

wagner_willich_1862_sandig

Leipzig, 22 mai 1813 - Venise, 13 février 1883


Dans sa jeunesse, Wagner étudie la piano, le violon et l'harmonie, et fait preuve d'un fort penchant pour le littéraire. Le théâtre le fascine 'd'un attrait mystérieux', et dès 1827, il s'essaye à l'écriture d'une pièce dotée de 40 personnages.

Ses premières compositions datent de 1830 (sonate pour piano, quatuor à cordes, musiques de théâtre). Le compositeur Meyerbeer l'influencera et l'encouragera à continuer dans la composition, après la lecture du livret de " Rienzi ", premier des grands opéras de Wagner, qui sera créé en 1842.

La découverte des Symphonies de Beethoven est pour lui une révélation. Wagner rencontrera notamment Liszt (dont il épousera la fille Cosima), et Berlioz.

En janvier 1843, il est Maître de chapelle à Dresde. En 1850, " Lohengrin ", représenté à Weimar, produit une profonde impression : on le joue un peu partout en Allemagne et en Autriche, et sa réputation grandit.

Malgré tout, les difficultés pécuniaires liées à sa réputation d'agitateur politique, font mener à Wagner une vie de nomade (Dresde, Weimar, Leipzig, Paris, Vienne, Zurich, Londres, Lucerne, Venise,...) ; C'est en 1864, après avoir entendu "Lohengrin ", que le Roi Louis II de Bavière, en le faisant venir à Münich, donne à Wagner la possibilité inespérée de travailler en paix et d'en finir avec les soucis matériels.

Wagner inaugure en juin 1876 à Bayreuth, le Théâtre dont il rêvait, avec la représentation de l'intégrale de " La Tétralogie " : le succès est immédiat, et Bayreuth attire des mélomanes et des notables du monde entier.

La réforme wagnérienne de l'opéra est immense, Wagner donne à l'opéra une nouvelle forme et de nouvelles techniques. Il est donc le premier à écrire lui-même ses livrets : le texte poétique porte en lui toute la trame musicale à venir, la musique devient elle-même action : les préludes et les ouvertures jouent un rôle et ne se contentent plus d'être de simples morceaux symphoniques. Wagner utilise systématiquement le leitmotiv, et à chaque personnage est rattaché un thème musical. Le rôle dévolu à l'orchestre est fondamental, car le drame musical exige de l'orchestre une participation constante aux fluctuations de l'action. Wagner exige davantage de virtuosité de la part des instrumentistes. L'orchestre qu'il emploie est celui de Beethoven, mais ses trouvailles en matière de coloris et d'alliage de timbres, viennent de la révolution qu'il introduit dans l'harmonie : sans Wagner, les langages chromatiques du XXème siècle n'existeraient pas.

19 juin 2006

Pachelbel

pachelbel

Johann Pachelbel est un musicien allemand né et mort à Nuremberg (1er septembre 16533 mars 1706).

Son père était négociant en vins. Il fit des études musicales à Altdorf et Ratisbonne, et fut élève de Johann Kaspar Kerll. Il occupa successivement des postes d'organiste et professeur dans plusieurs villes d'Allemagne centrale et méridionale :

Pachelbel est à son époque un des compositeurs importants de l'Allemagne centrale et méridionale ; cette région est sous l'influence de l'Italie, beaucoup de ses musiciens ayant étudié avec Frescobaldi, Carissimi - c'est le cas de Kerll, son maître - ou les Gabrieli. Pachelbel est le principal maillon de la tradition qui relie Bach à ces modèles.

22 avril 2006

Benoit Tranquille Berbiguier

berbi

Benoît Tranquille Berbiguier, flûtiste et compositeur français, il est né le 21 décembre 1782 à Caderousse en France. Très jeune il apprend la flûte, le violon et le violoncelle. Sa famille est contre son désir d'étudier la flûte alors, il part de chez lui pour réaliser son rêve en 1805.


Il étudie au Conservatoire de Paris avec Wunderlich. Il compose un grand nombre de duos pour flûte et violoncelle, car un des ses amis est violoncelliste. Il a également écrit quinze recueils de duos, six grands solos et sept recueils de sonates, variations et fantaisies, des trios et des romances. Aux environs de 1818, ses études sur la flûte seront éditées. Il écrit un Quatuor pour Flûte, Violon, Alto & Basse.- Dédié à son ami M. le Comte d'Averton.


Il s'est fait un nom recommandable surtout comme compositeur pour la flûte. Ses oeuvres ont été longtemps classiques et se sont succédées avec une fécondité rare. Il compte aussi parmi les grands virtuoses de la flûte à huit clefs. Il mourra le 20 janvier 1838 à Pont Le Voye en France.


Publicité
Publicité
23 mars 2006

La flûte traversière

385910056

ORIGINE

La flûte traversière, d'origine orientale, apparut en Occident au Moyen -Age (XIIes.) mais les premières descriptions de l'instrument datent du XVIes. où on l'appellait " flûte d'allemand ". Dans la seconde moitié du XVIIes, Lully introduit la flûte traversière dans l'orchestre d'opéra et à partir du XVIIIes, l'instrument se voit assigner une fonction de soliste rapidement importante.

EVOLUTION

Les premières transformations majeures qui furent apportées à la flûte traversière sont dues à la famille française Hotteterre. (fin du XVIIe s). En 1650, Jacques Hotteterre coupe la flûte en 3 morceaux: la tête (avec l'embouchure), le corps (avec la plupart des trous) et la patte (avec quelques petits trous).
Jusqu'au XIXes, la flûte traversière se perfectionna, la perce cylindrique a fait place à la perce conique, des trous additionnels sont fermés par des clefs, on utilise des " corps de rechange " pour jouer dans tous les tons avec les doigtés identiques. 
Dans les années 1830, Théobald Boehm de Munich repense entièrement la structure de l'instrument, rétablit la perce cylindrique et applique un ingénieux système mécanique encore en usage de nos jours.

La flûte normale ou grande flûte est construite en maillechort. Le son fondamental est l'UT 3, l'étendue est de 3 octaves grâce aux harmoniques, octave et double octave, obtenues en modifiant la pression du souffle. Cette flûte est le plus agile des instruments à vent et certainement le plus souple de l'orchestre avec le violon: legato et staccato y sont d'usage, mais on parvient aussi à des nuances d'articulation raffinées: l'emploi du "flatterzunge", du double ou du triple coup de langue, des trilles, des glissandi et autres effets sonores a considérablement accru les possibilités expressives de l'instrument. Souvent soliste à l'orchestre, la grande flûte s'allie remarquablement aux instruments à cordes dans les formations de chambre.
  Elle se distingue dans la couleur instrumentale de la musique de chambre et de la musique d'orchestre. Elle est également très appréciée en tant qu'instrument soliste.

9 mars 2006

Musique Indienne

ds1_dscn5441

Origine de la musique indienne

La musique indienne est censée avoir une origine divine : selon la mythologie indienne, c'est par la musique que Brahmâ a créé l'univers.

L'origine de la musique classique indienne remonte aux temps védiques. Les hymnes védiques les plus anciens étaient chantés en utilisant uniquement trois notes. La musique indienne s’apparente à l’ancienne musique grecque, à la musique arabe, à la musique turque. Elle dérive de plusieurs systèmes appartenant originellement à des groupes ethniques et linguistiques. Mais au cours de l’invasion musulmane, entre le XIVe et le XVIIIe siècles, elle s’élabore suivant deux systèmes principaux : le système du nord (musique hindoustani) et le système du sud (musique carnatique) .

Musique hindoustani et musique carnatique diffèrent par leur style. La musique hindustani a été influencée par l'Islam, venu du Nord par le Pakistan et la Perse. En revanche la musique carnatique, dans son champ d'application, est beaucoup plus lié à la danse indienne (Bharata natyam, Kuchipudi et Kathakali en particulier )

Aspects techniques

La musique classique de l’Inde repose en grande partie sur l'improvisation à partir de râgas.

L'octave occidentale (do, , mi, fa, sol, la, si, do) est appelée ashtak dans la musique indienne. Mais ce terme est peu employé car les musiciens indiens parlent plutôt des sept notes non répétées (do, , mi, fa, sol, la, si) soit saptak, (asht signifie « huit » et sapt signifie « sept »). Les sept notes ou svara de la saptak sont les suivantes : sa, re, ga, ma, pa, dha et ni. Elles correspondent à peu près aux sept degrés de l'échelle occidentale. Leur noms viennent des mots Shadjam (sa), Rishabam (ri ou re), Gandharam (ga), Madhyamam (ma), Panchamam (pa), Dhaivatham (dha) et Nishadam (ni).

La musique de l’Inde est modale. L'expression de chaque note est déterminée par sa relation avec une tonique fixe qui est constamment répétée ou maintenue en pédale. Le mode de l’Inde n’est pas simplement une gamme. Il existe plusieurs modes, classés, selon les systèmes, soit en modes principaux et modes dérivés, soit en trois échelles de base (gràma) dans lesquelles les permutations de la tonique dans une gamme de 7 notes (où deux notes s'ajoutent accessoirement) permettent de former 21 modes principaux (mùrchhanà) ou, selon le système encore aujourd'hui employé dans le sud de l’Inde, en 72 échelles de 7 notes (melakarta) dans un système chromatique où chaque note, exceptée la tonique, a deux positions, pouvant être naturelles et selon les cas dièse ou bémol. L'octave est divisée en 22 intervalles (sruti) permettant l'accord exact des notes. Les intervalles sont classés en catégories (jàti) selon leur types d’expression.

La rythmique de la musique indienne est très évoluée et sans doute la plus savante du monde. Les rythmes (tàla) sont toujours doubles et à l'intérieur de chaque temps des subdivisions, des contretemps, des battements placés légèrement avant ou après le temps permettent des arabesques rythmique d'une extrême subtilité.

Les instruments

Les instruments de musique de l'Inde sont classés en quatre catégories :

  • instruments à cordes (tata). Le plus ancien des instruments à cordes est la vina, faite à l’origine d’un bambou. Pourvue de sept cordes, elle possède un ou deux résonateurs sphériques. On la joue avec les doigts ou avec des onglets. Le plus célèbre des instruments à cordes est le sitar.

  • instruments à vent (susira)

  • instruments à peau tendue ou tambours (avanaddha)

  • percussions (ghana) : cloches, gongs, lithophone, etc.

8 mars 2006

Vivaldi

vivaldi_01

* Venise 4 mars 1678 — † Vienne 28 juillet 1741.

Sa mère  Camilla Calicchio est fille de tailleur. Son père, Giovanni Battista (1655-1736), fils de tailleur également, est originaire de Brescia. Il s'installe à Venise en 1666. Il y devient Barbier et exerce comme violoniste à la prestigieuse chapelle ducale de la basilique Saint-Marc de Venise depuis le 23 avril 1685 sous le nom de Rossi. La même année il est un des membres fondateurs du «Sivvgeno dei musicisti», regroupement corporatiste de musiciens, où on retrouve Legrenzi. En 1706, il est cité comme le meilleur violoniste de la ville à côté de son fils dans un Guida dei Forestieri en Venezia (guide de Venise pour les étrangers). Il  a peut-être participé à l'organisation de représentations d'opéras; il en a peut-être composés sous le nom de Giovanni-Battista Rossi vers 1688. Le 30 septembre 1729, il obtient un congé pour accompagner son fils en Allemagne. On pense qu'il a étroitement collaboré avec Antonio (ils ont partagé plusieurs appartements à Venise) et qu'il en est le copiste dans les années 1710-1730.

Giovanni Battista Vivaldi et Camilla Calicchio se marient en juin 1676. Antonio et le premier de sept enfants.

On s'accorde à penser que Giovanni Battista est le premier professeur de musique de son fils. Antonio Vivaldi aurait aussi été un des élèves de Legrenzi ( † 1690). Il est cependant destiné à la prêtrise. Il est tonsuré le 18 septembre 1693, en avril 1699 il est sous-diacre et ordonné le 23 mars 1703. Formé dans les églises de S. Geminiano et de S. Giovanni en Oleo, il continue à vivre en famille. Il participe parfois à l'orchestre de Saint-Marc pour renforcer le pupitre des violons. Vers 1706 (?), il cesse de dire la messe en raison d'une maladie d'enfance (selon une de ses lettres de 1737 au marquis Guido Bentivoglio) mais aussi peut-être par opportunisme.

En septembre 1703 il est maître de violon à l'Ospedale della Pietà, un célèbre internat religieux destiné à l'éducation de jeunes filles orphelines. Elles y reçoivent un enseignement soigné dans le but d'obtenir plus tard un emploi. Un certain nombre d'entre elles reçoit une éducation musicale poussée. Les concerts qu'on y donne sont courus par l'aristocratie vénitienne et les visiteurs étrangers. Vivaldi a salaire décent : 60 ducats annuels qui sont portés à 100 en août 1704 en raison de son enseignement de la viole anglaise et la charge de renouveler et d'entretenir l'instrumentarium des cordes. En 1705, son traitement est porté à 150 ducats annuels avec la nouvelle charge d'enseigner la composition et l'exécution de la musique de chambre. La même année il édite son premier recueil de 12 sonates de chambre, chez Giuseppe Sala à Venise, dédiés à un noble de Brescia, Annibale Gambara.

En 1709 il publie, dédicacé à la hâte à Frédéric IV roi du Danemark en visite à Venise, des Sonate a Violino e Basso per il Cembalo [...] Da D. Antonio Vivaldi, Musico di Violino e Maestro de'Concerti del Pio Ospedale della Pieta di Venezia. Plusieurs de ses œuvres circulent sous forme de copies manuscrites, il se produit comme violoniste virtuose.  Il est reconduit chaque année dans ses fonctions à l'Ospedale sauf en 1709 pour des raisons inconnues (il n'est pas remplacé). En 1711 il est de nouveau confirmé dans ses fonction à l'Ospedale et en 1713 obtient la permission de s'absenter.

Depuis 1700 l'instruction musicale de l'Ospedale est dirigée par Francesco Gasparini, grand musicien, mauvais organisateur aux méthodes douteuse. Avec son complice, Santurini, impresario du théâtre San Angelo, il fait venir des cantatrices de Ferrare, et ne les paie pas. Elles décident de cesser leur collaboration. Ils les font enlever, mener au théâtre et les battent, l'une d'entre elles tombe dans un canal. Les compères se sortent bien d'un procès grâce à de puissants appuis. Peu intéressé par ses fonctions à l'Ospedale mais très actif à l'opéra, Gasparini est remplacé de fait dans ses fonctions par Vivaldi qui peut faire jouer sa musique dans les meilleures conditions Sa renommée passe rapidement les murs de l'institution.

En 1711 il décide, comme d'autres compositeurs italiens de sa faire éditer à Amsterdam, chez Étienne Roger. Il publie L'estro Armonico, dédié au Grand Duc de Toscane.

En 1713, Gasparini malade prend 6 mois de vacances et ne revient pas à l'Ospedale. Il continue sa carrière à Florence puis à Rome. Cela donne plus de libertés à Vivaldi, dont celle de composer de la musique sacrée.

La même année, le 17 mars, il crée son premier opéra à Vicenza, Ottone en villa,  sur un livret de Nicolò Biancardi Bastiano, alias Domenico Lalli, un escroc recherché par la justice napolitaine, écrivain à la mode et ami de Vivaldi qui, toujours en 1713 remplace Francesco Santurini comme impressario du théâtre S. Angelo.

Entre 1714 et 1718, Vivaldi présente huit opéras à Venise, dont Orlando finto pazzo, la première œuvre pour le théâtre S. Angelo créée à l'automne 1714.

Il a dès lors une intense activité de compositeur religieux, d'opéras, de musique instrumentale et de violoniste virtuose, d'entrepreneur d'opéras (il en aurait composé 94 au total dont 50 ont laissé une trace)

En 1714 il compose l'oratorio Moyses pour l'Ospedale

En 1715, il est gratifié de cinquante ducats supplémentaires à L'Ospedale. Vivaldi est connu en Italie et à l'étranger. Les visiteurs de marque de passage à Venise assistent aux concerts de l'Ospedale.

En 1716, il n'obtient pas lla majeurité de la direction collégiale de l'Ospedale mais il est rémunéré en mai comme maître des concerts.

La même année, il compose l'oratorio Juditha triumphan et d'autres oeuvres religieuses pour l'Ospedale. Vers la même époque, il publie son opus 4 à Amsterdam, La stravaganza, recueil de 12 concertos de violon, dédiée à Vettor Dolfino, un jeune aristocrate vénitien de ses élèves.

En 1717 il est à Mantoue au service du comte des Marches et gouverneur de la ville, Philipp von Hessen-Darmstadt pour environ trois années. Il porte le titre de Maître de chapelle de chambre jusqu'à la mort du comte Philipp en 1738.  La même année, le violoniste Georg Johann Pisendel lui rend visite aux frais du roi de Saxe pour se perfectionner.

Il  rencontre Anna Giraud, son élève et primadona dans ses opéras à partir de 1726. Il s'installe avec Anna et sa soeur Paola Giraud, avec lesquelles il dit entretenir de simples relations amicales. Il retourne à Venise vers 1720.

C'est en 1720 que paraît, de manière anonyme, Il Teatro alla Moda, une charge satirique contre Vivaldi et le théâtre S. Angelo. L'auteur en est Benedetto Marcello, brillant personnage, poète, compositeur, membre du Conseil des Sages et de la Quarentia judiciaire. De par sa famille il a des droits du le théâtre S. Angelo et tente de les faire valoir par des mises en demeure en 1717 et 1725 sans succès.

Vers la fin de 1722 ou au début de 1723 il est à Rome où il crée au théâtre Capranica Ercole sul Termodonte, qui a un grand succès. Pour le carnaval de 1724 il présente deux autres spectacles, il Giustino et la Virtù trionfante (ou Il Tigrane). A la fin de son séjour romain (après mai 1724), il est reçu par le pape.  En juillet il n'est plus à Rome.

Pendant son séjour romain, le 2 juillet 1723, les responsables de l'Ospedale de la pietà lui font obligation de se déplacer trois à quatre fois par concerto pour les faire travailler aux musiciennes. Mais en 1724-1725, Vivaldi apparaît par intermittence sur les comptes de la Pietà puis en disparaît jusqu'en 1735.

Vers 1724, Le Cène publie le recueil opus 8, Il cimento dell'armonia e dell'invenzione (la confrontation de l'harmonie et de l'invention ou la liberté créatrice à l'épreuve des règles de la composition), dédicacé au comte Morzin dont la maison sera bénéfique quelques années plus tard à Haydn. Dans la dédicace pompeuse Vivaldi, «Maestro en Italia» demande à ce qu'on ne soit pas surpris de trouver parmi les concertos les Quatre Saisons «appréciées depuis longtemps»

En 1725, il monte à S. Angelo L'Inganno trionfante en amore.

En 1726, Dorilla en Tempe au même théâtre et participe à un pasticcio donné au carnaval de Prague : La Tirannia castigata.

A S. Angelo au carnaval de 1726-1727, Le fede tradita e vendicata. La même année on fait appel à lui pour sortir le Teatro della Pergola de Florence d'une situation financière difficile il donne Ipermestra, et à Reggio Siroès, Re di Persia (livret de Metastasio). à l'automne 1727, de nouveau à S. Angelo de Venise, Orlando Furioso. En 1727 également, il donne un concert de ses oeuvres chez Jacques-Vincent Languet comte de Gergy  (1667-1734), ambassadeur de France. Le Mercure de France en donne un compte-rendu élogieux.

Pour le carnaval de 1727-1728 à S. Angelo il compose l'opéra Roselina ed Oronta.

Fin 1728 il renouvelle le succès de Florence avec Atenaide, et ses Quattro Stagioni ont un grand succès aux Concert spirituels à Paris le 7 février. Il est une quinzaine de jours dans l'entourage de L'empereur Charles VI (1685-1640) en visite en Italie. Selon les lettres de Caylus à l'abbé Conti, l'empereur se serait longuement entretenue avec Vivaldi, lui  aurait donné beaucoup d'argent et l'aurait fait chevalier.

En 1729, avec Anna et son père qui obtient une année de congé, il entreprend un long voyage en Autriche, peut-être ailleurs, certainement invité par l'empereur. Il n'est pas possible dans l'état actuel de la documentation disponible de retracer quatre années itinérantes.

En 1730, Benedetto Marcello obtient gain de cause, récupère les droits familiaux le théâtre S. Angelo, nomme un nouvel administrateur.

Fin 1731 un opéra de Vivaldi est créé à Vérone ( Seminaride) suivi le 6 janvier 1732 par la Fida Ninfa sur un livret d'un aristocrate véronais. Le même mois, Seminaride est donnée à Mantoue ; à Venise pour le transfert des reliques de San Pietro Orseolo à Saint-Marc, un Laudate Dominum de Vivaldi est joué sur le Molo.

En 1733 son opéra Sarce est peut-être donné à Ancôme. Sa présence est attestée à Venise. A l'automne 1733 Montezuma est donné à S. Angelo de Venise.

Au carnaval de 1733-1734, toujours à S. Angelo, il crée l' Olimpiade sur un livret de Metastase. L'opéra est repris à Gêne.

Au carnaval de 1735, Tamerlano et Adelaide sont créés au Filarmonico de Vérone. Pour le théâtre Grimani de S. Samuele de Venise il compose Griselda, adaptée d'un drame d'Apostolo Zeno par Goldoni qui a écrit le récit de sa rencontre avec Vivaldi. Pour le même théâtre ils collaborent à nouveau à l'automne pour Aristide. Le 5 août 1735 il reprend ses fonctions à la Pietà. On lui demande assiduité et on le nomme «maestro di concerti» pour 200 ducats par an. La délibération est confirmée l'année suivante et l'on souhaite que le maître ne s'absente plus.

En 1636, il crée Ginevra à Florence et en 1737 Catone en Utica à Vérone..

En 1737 à Ferrare, le cardinal Tommaso Ruffo interdit la représentation d'un de ses opéras dont la préparation est déjà bien avancée. Les motifs de cette interdiction semblent reposer sur le fait que Vivaldi, prêtre, ne dit pas la messe et a des relation douteuses avec Anna Giraud et sa sœur Paola. C'est ce que Vivaldi soutient dans une lettre du 16 novembre 1737 adressée au marquis Bentivoglio. L'opéra est donné deux mois après à Vérone.

En 1738 il se produit au théâtre Schouwburg à Amsterdam qui fête son centième anniversaire.

A son retour il donne sa cantate Mopso en l'honneur du prince Ferdinand de Bavière qui réside à Venise, et pour le carnaval de 1738-1739, il crée à S. Angelo L'Oracolo en Massinia, un pastiche avec des airs de différents compositeurs (Handel, Hasse, Pergolesi), Roemira fedele, et reprend Armida. A l'automne, Feraspe. Ce retour au théâtre S. Angelo tient peut-être au départ de Benedetto Marcello, nommé camerlingue à Brescia.

En 1740 il donne un concert en grandes pompes en l'honneur de l'électeur de Saxe et fils du roi de Pologne, Frédéric Christian.

Le 29 août 1740, le gouvernement de la Pietà fait le vœu de constituer un répertoire de concertos et en prévision du départ de Vivaldi propose de lui acheter des concertos. Vivaldi les vend un ducat pièce et disparaît de Venise après avoir fait ses adieux à la Pietà à l'automne 1740.

Le 26 juin 1741, des partitions de Vivaldi sont vendues au comte Vinciguerra di Collalto

C'est en 1963 que Rodolfo Gallo lit dans les Commemoriali Gradenigo que Vivaldi «avait gagné en un temps plus de 50 000 ducats, mais sa prodigalité désordonnée l'a fait mourir pauvre à Vienne». On a en effet retrouvé l'acte de décès de Vivaldi à Vienne, où il meurt dans le maison d'un certain Satler près de la Karner Thor. Il est enterré au cimetière de l'hôpital le 28 juillet 1741 après le cérémonie accordée aux indigents. A Venise, les soeurs d'Antonio Vivaldi, Zanetta et Margharita font apposer les scellés sur la maison de leur frère. Sept ans plus tard, Anna Giraud se marie.

2 mars 2006

L'accordéon

accordeon_2 

Même si l'instrument, sous des formes très diverses, existe depuis longtemps en Occident et dans de nombreuses cultures extra-européennes, c'est durant le second tiers du XIXe siècle que le mot "accordéon" apparaît de façon régulière. Si l'on excepte son rôle important dans la musique folklorique et populaire, il n'est guerre employé, dans un premier temps, que pour jouer des transcriptions d'oeuvres généralement pour clavier (orgue ou piano).
C'est grâce à l'opiniâtreté de remarquables instrumentistes, que des oeuvres dédiées sont écrites, majoritairement après la seconde guerre mondiale.
Une oeuvre particulière, la 3ème sonate de Zolorarev (1973), semble avoir été à l'origine d'un intérêt nouveau pour l'instrument, notamment en le libérant de son rôle de substitut du piano ou de l'orgue.
   

L'accordéon est un instrument à anches libres, comme l'harmonica ou l'harmonium. Dans ces instruments, l'anche ne vibre pas contre un support, comme c'est le cas pour la clarinette ou l'anche est dite "battante". Cette caractéristique donne une grande stabilité à la hauteur du son, et lui confère une plage dynamique importante. L'excitation des anches est produite par l'air provenant d'un soufflet actionné par l'instrumentiste.
Deux claviers disposés de part et d'autre de l'instrument commandent l'envoi de l'air vers les anches concernées.
   

Pour des raisons liées à son image populaire, l'instrument a longtemps été ignoré par de nombreux compositeurs pourtant intéressés par l'exploration de techniques nouvelles.
En effet, l'accordéon possède des qualités d'instrumentation extrêmement subtiles. Comme sur un orgue, l'instrument possède des registres cumulables.

Aujourd'hui, l'accordéon figure aux côtés des instruments à tort jugés plus "nobles", et est de plus en plus enseigné dans des cadres institutionnels. Des oeuvres importantes l'emploient, comme Partiels ou Dérives de Gérard Grisey, qui pratiquait lui-même cet instrument.

2 mars 2006

Beethoven

beethoven_10

Ludwig van Beethoven a été baptisé le 17 décembre 1770 à Bonn. Sa famille était originaire du Brabant, en Belgique. Son père était musicien à la Cour de Bonn, avec un penchant certain pour la boisson. Sa mère a toujours été décrite comme une femme douce, effacée et attentionnée. Beethoven disait d'elle qu'elle était "sa meilleure amie". La famille Beethoven eut sept enfants, mais seuls trois garçons survivront, dont Ludwig sera l'aîné.

Très tôt, Ludwig s'intéresse à la musique, et son père l'instruit jour et nuit, lorsqu'il rentre à la maison après les répétitions ou la taverne. Le don de l'enfant ne fait aucun doute, et son père Johann envisage d'en faire un nouveau Mozart, un enfant prodige.

Le 26 mars 1778, à l'âge de 8 ans, Beethoven présente sa première performance publique connue, à Cologne. Pour l'occasion, son père annonce qu'il a 6 ans. De ce fait, Beethoven pensera toujours être plus jeune qu'en réalité. Même bien plus tard, lorsqu'il recevra une copie de son acte de baptême, il estimera qu'il s'agit de celui de son frère Ludwig Maria né deux ans avant lui et décédé en bas âge.

Mais les capacités pédagogiques et musicales du père sont limitées. Bientôt Ludwig apprendra la musique, notamment l'orgue et la composition, auprès de musiciens renommés, tels que Christian Gottlob Neefe. Ce dernier prendra totalement conscience des capacités extraordinaires de Beethoven. Il lui fera également connaître, au delà de la musique, les philosophes anciens et modernes.

C'est en 1782, à douze ans, que Beethoven publie sa première œuvre : 9 variations, en do mineur, pour piano sur une marche de Ernst Christoph Dressler (WoO 63). Et c'est l'année suivante, en 1783, que Neefe écrit dans le "Magazine de la musique", au sujet de son élève : "S'il continue ainsi, il sera sans aucun doute un nouveau Mozart".

En juin 1784, sur les recommandations de Neefe, Ludwig est nommé organiste à la cour de Maximilian Franz, prince électeur de Cologne. Il a alors 14 ans. Cette place lui permet de fréquenter un autre milieu que celui de sa famille et des amis de son père. Il rencontre alors des amis qu'il gardera toute sa vie : la famille Ries, la famille von Breuning et la charmante Eleonore, Karl Amenda, le violoniste, Franz Gerhard Wegeler, ami médecin qui ira également à Vienne, etc.

A la maison, peu à peu, Ludwig remplace son père. Financièrement tout d'abord, car Johann, souvent prit de boisson, est de moins en moins capable d'assumer sa place au foyer et sa fonction à la Cour. Le jeune Beethoven se sentira responsable de ses deux frères, et il assumera cette responsabilité toute sa vie, parfois même jusqu'à l'outrance.

Conscient lui aussi du don de Beethoven, c'est à ses frais que le Prince Maximilian Franz l'envoie à Vienne, en 1787, pour rencontrer Mozart et parfaire son éducation musicale. Vienne est alors la ville phare de la culture musicale. De la rencontre entre Mozart et de Beethoven, il n'existe que des textes à la véracité incertaine. Mozart aurait dit "N'oubliez pas ce nom, vous en entendrez parler !".

Mais une lettre rappelle Beethoven à Bonn : sa mère est mourante. La seule personne de sa famille avec laquelle il avait créé des liens affectueux forts et respectifs s'éteint le 17 juillet 1787.

Cinq ans plus tard, en 1792, Beethoven repart à Vienne, bénéficiant d'une rente assurée par le Prince Electeur pendant deux ans, toujours pour poursuivre son érudition musicale. Il ne reverra jamais plus sa ville natale. Son ami Waldstein lui écrit ces mots : "... Recevez des mains de Haydn l'esprit de Mozart"...

A Vienne, le jeune musicien prend des leçons avec Haydn, puis avec Albrechtsberger et Salieri. Il étonne et séduit Vienne par sa virtuosité et ses improvisations au piano. En 1794, Beethoven compose son opus 1, trois trios pour Piano. L'année suivante, Beethoven organise sa première représentation publique à Vienne (une "Académie") au cours de laquelle il y joue ses propres œuvres. Puis suivra une tournée : Prague, Dresden, Leipzig et Berlin avant de partir pour un concert à Budapest.

Les rencontres que fait Beethoven à Vienne sont nombreuses. Tout le monde de la musique et de l'aristocratie admire le jeune compositeur. Ces mélomanes seront les plus grands soutiens de Beethoven. Il se fâchera régulièrement avec les uns et les autres, puis fera très souvent amende honorable. Son talent excusera son comportement excessif et impulsif.

En 1800, Beethoven organise un nouveau concert à Vienne comprenant, notamment, l'exécution de sa première symphonie. Bien qu'aujourd'hui nous la considérons classique dans sa conception et proche des symphonies de Mozart et de Haydn, certains auditeurs trouvèrent cette composition étrange, osée, outrée. Le génie de Beethoven, qui n'est pas encore pleinement exposé à cette époque, pointe déjà, repoussant les usages musicaux établis.

C'est en 1801 que Beethoven avoue à ses amis de Bonn sa crainte de devenir sourd. A Heiligenstadt, en 1802, il rédige un texte célèbre dans lequel il explique sa révolte face au drame qu'il vit : lui, un musicien, devenir sourd, voilà une fatalité à laquelle il ne souhaite pas survivre. Mais la musique le rappelle. Et il écrit qu'il sait avoir beaucoup d'autres domaines musicaux à explorer, à découvrir, et à léguer. Beethoven ne se suicidera pas, fera connaître peu à peu son handicap grandissant, et il se jettera dans la composition d'œuvres grandioses : d'exceptionnelles sonates pour pianos (notamment la Tempête et la Chasse, opus 31), la deuxième et la troisième symphonie - L'Eroïca - et bien d'autres encore.

Cette troisième symphonie, Beethoven l'écrit en hommage d'un grand homme, Bonaparte. Celui-ci est alors vécu comme le libérateur des peuples, issu de la Révolution Française, porteuse d'espoir. Lorsque le Premier Consul se déclarera Empereur, Beethoven effacera rageusement le nom de Bonaparte de la dédicace de cette symphonie.

Le 7 avril 1805 sera la première interprétation publique de la symphonie Héroïque.

Par ailleurs, Beethoven a enfin terminé son opéra, Leonore, le seul qu'il écrira. Il le corrigera et écrira 4 ouvertures différentes. Le nom de l'opéra deviendra alors Fidelio, contre la volonté du compositeur. Le 20 novembre 1805 se déroulera la première… devant un public clairsemé d'officiers Français. Car Napoléon, à la tête de son armée, a pris Vienne une première fois. Cela se reproduira en 1809.

Les années suivantes, l'activité créatrice du compositeur est intense. Il compose plusieurs symphonies, dont la Pastorale, l'ouverture de Coriolan, la fameuse Lettre pour Elise. Il prend quelques élèves, qu'il trouvera jeunes et belles et dont il tombera parfois amoureux. L'Archiduc Rudolphe, frère de l'empereur, devient également son élève, son ami, et bientôt l'un de ses protecteurs.

En 1809, Beethoven songe à quitter Vienne sur l'invitation de Jérome Bonaparte. Son amie de toujours, la Comtesse Anna Marie Erdödy, le retient avec l'aide de ses plus fortunés admirateurs : l'archiduc Rodolphe, le prince Lobkowitz et le prince Kinsky. Ces derniers s'engagent à verser à Beethoven une rente annuelle de 4 000 florins, lui permettant de vivre sans contrainte financière. L'unique condition est que le compositeur devra ne pas quitter Vienne. Beethoven accepte. Cette rente fera de lui le premier compositeur indépendant. Avant ce contrat, que ce soit Bach, Mozart ou Haydn, les musiciens et les compositeurs étaient des serviteurs au sein d'une maison d'un riche aristocrate. Un domestique sans plus de droit que les autres, mais avec des devoirs de compositions et de représentations. Une aire nouvelle voit ainsi le jour pour la musique : le compositeur est libre d'écrire quand il veut, ce qu'il veut, sur commande ou non.

En 1812, Beethoven prend les eaux à Teplitz, et rédige une lettre ardente à "L'immortelle bien-aimée". Cette lettre, qu'on retrouva dans un tiroir secret avec la testament d'Heiligenstadt, n'a pas fini de susciter les recherches et les suppositions des biographes du musicien. Nombreuses de ses élèves et de ses amies ont, tour à tour, été proposée destinataire de cette lettre. A moins qu'un nouveau document ne soit découvert, comme cela est encore parfois le cas dans les salles de vente ou une collection privée, il est fort probable que le secret amour de Beethoven soit préservé.

Fin juillet 1812, Beethoven rencontre Goethe, à l'initiative de Bettina Brentano. Les deux grands hommes s'admirent mais ne se comprennent pas. Le compositeur trouve le poète - conseiller trop servile, et ce dernier estime que Beethoven est " tout à fait indompté ". Beethoven admire Goethe, et mettra en musique plusieurs de ses poèmes. Il gardera toujours un regret de ne pas s'être mieux entendu avec Goethe.

Mais l'un de ses protecteurs, le prince Lobkowitz, éprouve des difficultés financières, et le Prince Kinski meurt d'un chute de cheval et les descendants tentent de se défaire de l'obligation financière envers Beethoven. Ce sera le début de plusieurs procès que le compositeur entreprendra pour sauvegarder son indépendance financière. D'autres suivront pour des motifs différents.

Le tchèque Johann Nepomuk Maelzel prend alors contact avec Beethoven. Inventeur génial, probable inventeur du métronome, Maelzel avait déjà rencontré Beethoven et créé divers outils pour soutenir Beethoven et l'aider dans son audition défaillante : cornets acoustiques, système d'écoute raccordés au piano, etc. En 1813, Beethoven compose 'La victoire de Wellington', œuvre réalisée pour un instrument mécanique de Maelzel, le "Panharmonica" (ou "Panharmonicon"). Mais c'est surtout le métronome qui fera évoluer la musique, et Beethoven, qui en a tout de suite saisi l'intérêt, annotera scrupuleusement nombre de ses partitions afin que ses œuvres soient interprétées comme il le souhaite.

L'Académie de 1814 regroupera cette oeuvre ainsi que la septième et la huitième symphonies. Ce sera également la réécriture de Leonore en Fidelio, seul opéra de Beethoven, qui remportera enfin le succès auprès du public.

Puis, le Congrès de Vienne, qui regroupe tout ce que le monde compte de têtes couronnées afin de débattre de l'avenir de l'Europe après Napoléon, sera un moment de gloire et de reconnaissance pour Beethoven. Il sera invité à jouer à plusieurs reprises et en éprouvera une légitime fierté.

Le 15 novembre 1815, Kaspar Karl, le frère de Beethoven, décède. Il laisse une femme que le compositeur surnommera "La reine de la nuit" en raison des mœurs de la veuve, ainsi qu'un fils, Karl, qui a 9 ans. La vie de Beethoven va alors changer, car son frère avait inscrit sur son testament qu'il souhaitait que la tutelle de son fils soit exercée conjointement par sa femme et par Ludwig, son frère. Ce dernier prendra son rôle très au sérieux, mais le célibataire de 45 ans qui n'entend plus aura bien du mal à cohabiter et à comprendre l'enfant puis le jeune homme. Cette cohabitation sera source de nouveaux procès avec la mère de l'enfant, de conflits de générations et de nombreux tracas.

En 1816, Carl Czerny (futur maître de Franz Liszt), élève de Beethoven deviendra le professeur de musique de Karl, mais sans rencontrer le succès espéré par le grand compositeur. A cette époque, il termine le cycle de lieders "A la bien-aimée lointaine" et ébauche un premier thème pour la neuvième symphonie.

Deux ans plus tard, l'archiduc Rodolphe accède au cardinalat et Beethoven commence la composition de la Messe en ré. Elle ne sera pas prête pour l'intronisation, mais l'œuvre sera d'une incomparable richesse.

Gioachino Rossini fait un triomphe à Vienne à 1822 et il rencontrera Beethoven. La barrière du langage et la surdité de Beethoven ne permettront qu'un échange bref. Le compositeur viennois n'appréciait que modérément l'opéra italien, qu'il considérait comme peu sérieux.

La neuvième symphonie sera pratiquement achevée en 1823, la même année que la Missa solemnis. Liszt, qui a alors 11 ans, rencontrera Beethoven, qui assistera peut-être à son concert du 13 avril. Il félicitera chaleureusement le jeune virtuose qui, des années plus tard, transcrira l'intégralité des symphonies de Beethoven pour le piano.

Le 7 mai 1824 sera la date de la première interprétation de la neuvième symphonie et malgré les difficultés musicales, mais également celles des parties chantées, ce sera un succès. Malheureusement sans retombées financières. Les ennuis financiers n'ont de cesse de miner le compositeur. Il a bien de l'argent de côté, mais il le garde pour son neveu.

Ce sera ensuite l'époque des derniers quatuors, si difficiles encore pour le public d'aujourd'hui qui sait pourtant apprécier les autres oeuvres. La dixième symphonie est mise en chantier.

Fin 1826, Beethoven prendra froid en rentrant de chez son frère, avec lequel il s'est encore disputé. La maladie compliquera les autres maux dont Beethoven a souffert tout au long de sa vie. Il s'éteindra entouré de ses plus chers amis, le 26 mars 1827, alors qu'un orage se déchaîne.

La cérémonie funèbre se déroula à l'église de la Sainte Trinité. On estime que entre 10 000 à 30 000 personnes se sont réunies pour accompagner Ludwig van Beethoven vers sa dernière demeure. Franz Schubert, timide et admiratif du grand compositeur sans l'approcher, sera l'un des porteurs de flambeau avec de nombreux autres musiciens. Schubert décédera l'année suivante et sera enterré aux côtés de Beethoven.

Heinrich Anschütz, acteur, lit l'oraison funèbre de Beethoven, écrite par Franz Grillparzer, grand homme de lettres, devant les portes du cimetière de Währing (aujourd'hui, Schubert Park).

Publicité
Publicité
1 2 > >>
Publicité